Page:Lamber - Idees anti-proudhoniennes sur l amour la femme le mariage.pdf/104

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

seulement de second ordre… La cohabitation suit le mariage ; mais, de même que l’amour qui la rend désirable et l’embellit, ce n’est qu’un accessoire dont les époux ont le droit d’user ou de n’user pas, à leur convenance commune… L’amour et la cohabitation ne font pas le mariage et ne lui sont pas indispensables… »

Tels sont, d’après M. Proudhon, les principes qui ont présidé à l’institution du mariage et qui doivent être maintenus. Nous verrons plus tard ce qu’il prétend y ajouter. Pour le moment, nous voulons nous borner à établir que l’amour en est dûment exclu de par la loi et la justice. Si l’on en doutait, qu’on lise cette petite historiette de famille par laquelle il termine son étude sur le mariage : « J’ai eu le bonheur d’avoir une mère chaste entre toutes, et, malgré la pauvreté de son éducation paysanne, d’un sens hors ligne. Comme elle me voyait grandir et déjà troublé par les rêves de la jeunesse, elle me dit : Ne parle jamais d’amour à une jeune fille, même quand tu te proposerais de l’épouser.

« Je fus longtemps à comprendre ce précepte absolu dans son énoncé, et qui proscrivait jusqu’à l’excuse du bon motif. Comment l’amour,