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LA CHAPELLE-SAINT-DENIS

l’église, où était en quelque sorte la place du village et l’entrée de l’allée conduisant à la maison de justice.

Place ou carrefour, ainsi que nous le voyons dans un arrêt de la Cour, du 4 décembre 1664, où André Mareschal est condamné à être fustigé de verges « ès carrefour de la Chapelle », puis banni pour 5 ans de la Prévôté de Paris, et à 80 livres parisis d’amende[1].

Déjà, au commencement du XIIIe siècle, en 1218, un arbre de cette essence était connu et dénommé l'orme de la Chapelle, sans que nous puissions exactement déterminer sa situation. Une traduction faite au XVIIIe siècle du texte latin qui le mentionne, est ainsi conçue :

A tous les fidèles de Jesus-Christ auxquels le présent écrit parviendra, l’official de la Cour de Paris, salut en notre seigneur, scavoir faisons à tous que Pierre Guineger et Petronille sa femme, constitués en notre présence, ont reconnu avoir vendu aux prieur et frères de Saint-Lazare de Paris, un arpent de terre situé près l’Orme de la Chapelle, avec deux mazures situées au fauxbourg Saint Laurent, pour cent sols parisis, laquelle vente ils ont promis de bonne foi d’observer de manière que si par cas fortuit ils venoient à racheter dans l’année les choses cy-dessus mentionnées des dits sieurs prieur et frères, les susdits Pierre et sa femme seront tenus de rendre aux dits prieur et frères soixante sols pour dépens. En mémoire de quoi nous avons apposé notre scel à la présente page. Fait l’an de Notre Seigneur, 1218, au mois de mars[2].

Nous excusant de cette digression, signalons encore une mention relative à l’endroit où se trouvait le siège de la seigneurie et nous indiquant que le pressoir banal avait aussi fait partie de cet ensemble des maisons de la justice seigneuriale. Il s’agit d’un bail à cens par l’aumônier de Saint-Denis, à Antoine Descharrons, d’une masure sise à la Chapelle, « ou souloit estre la place du pressoir banal », tenant d’une part et d’un bout à la ruelle de l’église, d’autre à la geôle,

  1. Archives Nationales. S* 243510.
  2. Archives Nationales. S. 6648.