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LA CHAPELLE-SAINT-DENIS

vers le chemin des Poissonniers, alors que le plan de Turgot (1734-1739) en indique deux.

On sait combien certains moulins à vent furent cruels à la maigre échine de Don Quichotte. Voici que ceux de la butte des Couronnes se mettent, en tournant, à manquer de respect à la religion catholique, apostolique et romaine. A l’audience du bailliage de Saint-Lazare, du 8 juillet 1745, le procureur fiscal requiert contre les quatre meuniers occupant les quatre moulins des Couronnes « situés entre la Chapelle et Montmartre », dans la censive de Saint-Lazare, pour avoir laissé tourner leurs moulins le jour de la Fête-Dieu pendant que les processions de Saint-Lazare et de Saint-Laurent étaient en promenade. Les meuniers furent condamnés chacun à 3 livres 10 sols d’amende avec défense de récidiver sous plus grande peine[1].

Nous avons parlé plus haut, I° du chemin de Messieurs de Saint-Lazare, 2° du chemin neuf allant de celui des Poissonniers à la Chapelle. Ces deux vocables s’appliquaient à la même voie : c’est aujourd’hui les rues de la Goutte d’Or et de Jessaint. On la remarque sur le plan de Roussel, sous la forme d’un chemin quelque peu sinueux et irrégulier ; sur le plan de Turgot, au contraire, elle est droite et régulière, et va du chemin des Poissonniers à la chaussée de Paris à Saint-Denis. Aucun de ces deux plans ne la dénomme.

Plus près de nous, Verniquet, sous la Révolution, qualifie la même voie ; chemin des Cinq Moulins. Il n’est pas sans intérêt d’en faire ici un court historique. Par ordonnance du Bureau des Finances de la Généralité de Paris, du 26 juin 1696, les frères de la mission de Saint-La-

  1. Archives Nationales. Z2 4667.