Page:Lambeau - Histoire des communes annexées à Paris en 1859. La Chapelle Saint-Denis.djvu/125

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA CHAPELLE-SAINT-DENIS

gogne, prouve que la civilisation est déjà très avancée dans ce pays encore neuf[1].

Ce compliment ne peut s’adresser qu’à la Chapelle et au restaurant bien connu des Vendanges de Bourgogne, situé rue de Jessaint, qui doit encore exister aujourd’hui.

Il nous faut signaler aussi le hameau de la Goutte d’or, qui se trouvait autour de la nitrière ou salpètrière dont il vient d’être question, et dont celle-ci occupait sans doute le centre. Le plan cadastral de 1814 dénomme chemin du hameau de la Goutte d’or les voies qui sont aujourd’hui représentées par les rues de la Goutte d’or et de Jessaint. Le hameau dont il s’agit est encore dessiné et dénommé sur le plan de Jacoubet, 1836, à l’angle du boulevard extérieur, de la rue de la Goutte d’or et de la rue de la Barrière Poissonnière, qui est l’ancien chemin des Poissonniers. Le dit hameau est formé d’un groupe de maisons à l’emplacement de l’ancienne nitrière.

Au quartier de la Goutte d’or se rattachait, sous la Restauration, le quartier Saint Ange, situé vers les voies actuelles de la Goutte d’or, de Jessaint, de Chartres, de la Charbonnière, Grande rue de la Chapelle et boulevard extérieur. Il tirait son nom de M. Trutat-Saint-Ange, grand propriétaire, qui avait fait l’acquisition d’une importante partie de ces terrains, entre les années 1815 et 1830. C’est du moins ce que nous lisons dans un mémoire de gestion du maire de cette époque, M. de Drouard de la Croisette[2].

On peut penser qu’il s’agit encore de ce même M. Trutat, dans une note imprimée, du 4 mai 1830, relative à la viabilité des rues de la Chapelle et à la plus-value donnée à cette région par le pavage de ses voies :

Un propriétaire avait acheté 12 à 14.000 francs le terrain où est actuellement

  1. Le Tableau de Paris, par Texier, 1853, t. I, p. 331.
  2. Archives de la Seine. Carton de la Chapelle, n°59.