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LA CHAPELLE-SAINT-DENIS

vier 1791. Les fusilleurs étaient les chasseurs des barrières, que la foule prétendait empêcher d’explorer les maisons garnies de marchandises n’ayant pas acquitté les droits. L’affaire fit grand bruit alors, et eut sa répercussion dans tous les milieux politiques de la capitale.

La Chapelle ne pouvait manquer d’avoir sa municipalité révolutionnaire, dans laquelle, cependant, nous rencontrons plusieurs noms des anciennes familles du lieu ; elle eut aussi ses volontaires de 1792, acclamés à l’Assemblée Nationale ; et le célèbre camp sous Paris était fort proche de ses habitations. Et voici qu’il est question d’elle en 1793, dans un réquisitoire de Fouquier-Tinville, présenté sous la forme du plus pur patriotisme, demandant la tête d’un cordonnier de la Chapelle ayant fabriqué, pour les soldats de la République, des souliers avec des semelles en carton. Ce fut vers cette époque que les habitants sollicitèrent le changement de nom de leur commune en celui, plus démocratique, de la Chapelle-Franciade ; ils ne manquent pas une occasion d’ailleurs de manifester leur foi républicaine ; et c’est ainsi que, le 28 mars 1794, ils félicitent la Convention nationale d’avoir échappé à la conjuration des Hébertistes ; comme le 16 juin suivant, ils ont la touchante pensée de porter à cette assemblée une gerbe de blé, prémices de la récolte prochaine sur leur territoire. Avec les événements de 183o et de 1848, nous nous rapprochons des temps modernes, et assistons à un défilé ininterrompu de nouvelles municipalités engendrées par les opinions successives de la population. C’est l’époque des ateliers nationaux dont l’un des principaux sera l’établissement du chemin de fer de Strasbourg. La ligne du Nord est aussi en construction à ce moment, et l’on voit ses ouvriers, au mois de mai 1848, organiser, dans les chantiers de la Compagnie, une