cette époque que, vue du côté du jardin, elle avait l’aspect d’une très jolie maison bourgeoise[1].
Lors de la célébration de la « Grande réjouissance » ordonnée pour commémorer la fermeture des barrières, ou plus exactement la cessation du paiement des droits d’entrée, la barrière Saint-Denis fut le rendez-vous du cortège organisé par M. de La Fayette, en vertu de son ordre du 29 avril 1791. Un détachement de la musique de la garde nationale, avec un officier et 20 hommes de la 4e division, et un autre de même force, de la 6e division, avec 10 tambours de chaque division, devaient parcourir l’enceinte des Fermiers généraux, de la barrière de Versailles à la barrière Saint-Denis, « musique jouant et tambours battant alternativement ».
Un autre cortège devait, également, parcourir l’enceinte, de la barrière de La Râpée à celle de Saint-Denis, avec dislocation, pour les deux cortèges, en ce dernier endroit[2].
On se doutera facilement de l’encombrement des barrières, à ce moment mémorable où les marchandises ne payèrent plus de droits pour pénétrer dans Paris. Au premier coup de canon libérateur, tiré dans la nuit du 30 avril 1791 :
Chacun couroit vers les chariots et autres voitures qu’ils avoient chargés et disposés à entrer bien vite.
A la barrière Saint-Denis et à celle de Saint-Martin (Rotonde de la Villette), il entra pour plus de cent mille francs de dentelles de Flandre et autres :
Tout ce qui est entré à Paris, dans le cours de cette nuit, eut payé précédemment d’entrée, suivant le tarif, 3.578.264 livres, sur quoi les fermiers généraux auroient eu de gain net, 2 millions 97 mille 450 livres[3].
- ↑ Guide du Promeneur aux barrières, par B. R., 1851, p. 104.
- ↑ Grande réjouissance de la cessation des entrées dans la capitale. Détail de la marche des troupes. Bibliothèque historique de la Ville. Imp. 4 p. in-8o n° 8597 bis.
- ↑ Détail général de tout ce qui s’est passé cette nuit à toutes les barrières de Paris. Bibliothèque historique de la Ville. Imp. n° 11945, pièce 7.
