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MÉDITATION VINGT-QUATRIÈME ET DERNIÈRE.

LA POÉSIE SACRÉE.


DITHYRAMBE


À M. Eugène de Genoude.[1].


Son front est couronné de palmes et d’étoiles ;
Son regard immortel, que rien ne peut ternir,
Traversant tous les temps, soulevant tous les voiles,
Réveille le passé, plonge dans l’avenir !
Du monde sous ses yeux ses fastes se déroulent,
Les siècles à ses pieds comme un torrent s’écoulent ;

  1. M. Genoude, à qui ce dithyrambe est adressé, est le premier qui ait vraiment fait passer dans la langue Françoise la sublime poésie des Hébreux. Jusqu’à présent nous ne connoissions que le sens des livres de Job, d’Isaïe, de David ; grâce à lui, l’expression, la couleur, le mouvement, l’énergie, vivent aujourd’hui dans notre langue. Ce dithyrambe est un témoignage de la reconnoissance de l’Auteur pour la manière nouvelle dont M. Genoude lui a fait envisager la poésie sacrée.