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rencontrer une fois sans vous chercher, et que tous les sentiers mènent au grand chemin. Mais je ne voulais rien dire, de peur de faire tomber le fruit avant sa saison et de dire le mot avant le cœur. Maintenant il faut vous fiancer, et j’en suis bien contente, au contraire, car ça finira toutes les affaires avec les parents et tous les partages entre les trois huttes que les enfants du coquetier demandent. Les deux domaines ne feront plus qu’un, tout comme vous deux vous ne ferez qu’un ménage. N’est-ce pas, Claude ? N’est-ce pas, Denise ?

Nous ne dîmes rien et nous n’osâmes pas seulement lever les yeux pour nous regarder. Mais nous continuâmes à marcher l’un derrière l’autre vers la hutte. La mère avait dit trop vrai : nous nous aimions sans le savoir.