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telles conditions. Il se trompe : ce n’est pas au moment où le feu de la liberté embrase les âmes de vingt-quatre millions d’hommes, que les Français consentiraient à une capitulation à laquelle ils préféreraient la mort. Telle est notre situation, que la guerre, qui dans des temps ordinaires serait un fléau pour l’humanité, doit paraître aujourd’hui utile au bien public. Cette crise salutaire élèvera le peuple à la hauteur de ses destinées, elle lui rendra sa première énergie ; elle rétablira nos finances et étouffera tous les germes de dissensions intestines. Dans une situation analogue, le grand Frédéric ne brisa la ligue que la cour de Vienne avait formée contre lui qu’en la prévenant. Votre comité vous propose de faire accélérer les préparatifs de guerre : un congrès serait une honte ; la guerre est nécessaire, l’opinion publique la provoque, le salut public la commande. »

Le rapporteur concluait à demander à l’empereur des explications nettes, et, dans le cas où ces explications ne seraient pas données avant le 10 février, à considérer le refus de répondre comme un acte d’hostilité.


III

À peine la lecture de ce rapport est-elle terminée, que Guadet, qui présidait ce jour-là l’Assemblée, quitte la présidence, monte à la tribune et prend la parole pour commenter le rapport de son collègue et de son ami. Guadet,