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pereur, fut le rédacteur de cette pièce. M. de Calonne, au nom du comte d’Artois, combattit en vain des réserves qui déconcertaient l’impatience des émigrés. Le lendemain, au retour d’une course à Dresde, les deux souverains, le comte d’Artois, M. de Calonne, le maréchal de Lacy et les deux négociateurs se rendirent dans l’appartement de l’empereur. On lut, on discuta la déclaration, on en pesa tous les termes ; on en modifia quelques expressions ; et, sur la proposition de M. de Calonne et sur les insistances du comte d’Artois, l’empereur et le roi de Prusse consentirent à l’insertion de la dernière phrase, où la guerre se montrait suspendue sur la Révolution.

Voici cette pièce, qui fut la date d’une guerre de vingt-deux ans.

« L’empereur et le roi de Prusse, ayant entendu les désirs et les représentations de Monsieur et de M. le comte d’Artois, déclarent conjointement qu’ils regardent la situation où se trouve maintenant le roi de France comme un objet d’un intérêt commun à tous les souverains de l’Europe. Ils espèrent que cet intérêt ne peut manquer d’être reconnu par les puissances dont le concours est réclamé, et qu’en conséquence elles ne refuseront pas d’employer conjointement avec l’empereur et le roi de Prusse les moyens les plus efficaces, proportionnés à leurs forces, pour mettre le roi de France en état d’affermir, dans la plus parfaite liberté, les bases d’un gouvernement monarchique également convenable aux droits des souverains et au bien-être des Français. Alors, et dans ce cas, Leurs dites Majestés sont décidées à agir promptement et d’un mutuel accord avec les forces nécessaires pour atteindre le but proposé et commun. En attendant, elles donneront à leurs troupes les