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tion, la moitié des efforts et des vertus qu’elle déployait pour la combattre, la Révolution, en changeant les lois, n’aurait point changé la monarchie. Mais il ne faut jamais demander aux institutions de comprendre ce qui les transforme. Le roi, les nobles et le clergé ne pouvaient comprendre une révolution qui détruirait la noblesse, le clergé et le trône. Il fallait lutter, et le sol leur manquant en France, ils prirent pied à l’étranger.


XV

Pendant que l’armée des princes grossissait à Coblentz, la diplomatie contre-révolutionnaire touchait au premier grand résultat qu’elle pût obtenir dans l’état présent de l’Europe. Les conférences de Pilnitz s’ouvrirent. Le comte de Provence venait d’envoyer de Coblentz au roi de Prusse le baron de Rol, pour lui demander, au nom de Louis XVI et du rétablissement de l’ordre en France, le concours de ses forces. Le roi de Prusse, avant de se décider, voulut interroger sur l’état de la France un homme que ses talents militaires et son attachement dévoué à la monarchie avaient signalé à la confiance des cours étrangères, le marquis de Bouillé. Il lui assigna pour rendez-vous le château de Pilnitz, et le pria d’apporter un plan d’opérations des armées étrangères sur les différentes frontières de France. Le 24 août, Frédéric-Guillaume, accompagné de son fils, de ses principaux généraux et de ses ministres in-