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peuple ont excité vivement ma sensibilité. Je le réclame avec confiance dans ce moment-ci, où, malgré l’acceptation que j’ai faite de la nouvelle constitution, les factieux montrent ouvertement le projet de détruire le reste de la monarchie. Je viens de m’adresser à l’empereur, à l’impératrice de Russie, aux rois d’Espagne et de Suède, et je leur présente l’idée d’un congrès des principales puissances de l’Europe, appuyé d’une force armée, comme la meilleure mesure pour arrêter ici les factieux, donner le moyen d’établir un ordre de choses plus désirable, et d’empêcher que le mal qui nous travaille puisse gagner les autres États de l’Europe. J’espère que Votre Majesté approuvera mes idées, et qu’elle me gardera le secret le plus absolu sur la démarche que je fais auprès d’elle. Elle sentira aisément que les circonstances où je me trouve m’obligent à la plus grande circonspection. C’est ce qui fait qu’il n’y a que le baron de Breteuil qui soit instruit de mon secret. Votre Majesté peut lui faire passer ce qu’elle voudra. »


XIII

Cette lettre, rapprochée de la lettre de Louis XVI à M. de Bouillé pour lui annoncer que l’empereur Léopold, son beau-frère, allait faire marcher un corps de troupes sur Longwy, afin de motiver un rassemblement de troupes françaises sur cette frontière, et de favoriser ainsi sa fuite de Paris, sont des preuves irrécusables des intelligences