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liberté, mais affectueux pour le roi, témoignèrent que la nation entrait avec ivresse dans la conquête de sa constitution. « De longs abus, répondit le président, qui avaient longtemps triomphé des bonnes intentions des meilleurs rois, opprimaient la France. L’Assemblée nationale a rétabli les bases de la prospérité publique. Ce qu’elle a voulu, la nation le veut ; Votre Majesté ne voudra plus en vain le bonheur des Français. L’Assemblée nationale n’a plus rien à désirer, le jour où vous consommez dans son sein la constitution, en l’acceptant. L’attachement des Français vous décerne la couronne ; ce qui vous l’assure, c’est le besoin qu’une aussi grande nation aura toujours du pouvoir héréditaire. Qu’elle sera sublime dans l’histoire, Sire, cette régénération qui donne à la France des citoyens, aux Français une patrie, au roi un nouveau titre de grandeur et de gloire, et une nouvelle source de bonheur ! »


XIV

Le roi se retira, accompagné jusqu’aux Tuileries par l’Assemblée entière ; ce cortége fendait avec peine un peuple immense qui poussait vers le ciel des acclamations de joie. Une musique militaire et des salves répétées d’artillerie apprenaient à la France que la nation et le roi, le trône et la liberté s’étaient réconciliés dans la constitution, et qu’après trois ans de luttes, d’agitations et d’ébranlements, le jour de la concorde s’était levé. Ces acclamations