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Le jour suivant fut perdu pour la sédition en contestations entre les clubs sur les termes de la pétition. Les républicains négociaient avec La Fayette, à qui on offrait la présidence d’un gouvernement américain. Robespierre et Danton, qui détestaient La Fayette ; Laclos, qui poussait au duc d’Orléans, ralentirent de concert l’impression imprimée par les Cordeliers asservis à Danton. L’Assemblée attentive, Bailly debout, La Fayette résolu, veillaient de concert à la répression de tout mouvement. Le 16, l’Assemblée manda à sa barre la municipalité et les ministres pour lui répondre de l’ordre public. Elle rédigea une adresse aux Français pour les rallier autour de la constitution. Bailly fit publier, le soir, une proclamation contre les agitateurs. Les Jacobins indécis décrétèrent eux-mêmes leur soumission aux décrets de l’Assemblée. Au moment du combat, les chefs du mouvement projeté s’éclipsèrent. La nuit se passa en préparatifs militaires contre les rassemblements du lendemain.


XI

Le 17, de grand matin, le peuple sans chefs commença à se porter au Champ de Mars et à entourer l’autel de la patrie, dressé au milieu de la grande place de la fédération. Un hasard bizarre et funeste ouvrit les scènes de meurtre de cette journée. Quand la multitude est soulevée, tout lui est occasion de crime. Un jeune peintre, qui copiait, avant