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du roi des Wahabis, qui nous apportait un petit morceau de papier large de trois doigts, et long de six à peu près ; ils affectent d’employer ainsi la forme la plus exiguë, pour contraster avec les Turcs, qui écrivent leurs firmans sur de grandes feuilles. Les caractères arabes prennent si peu de place, que sur ce petit chiffon était écrite une lettre très-longue et assez impérieuse ; elle commençait par une sorte d’acte de foi ou déclaration que Dieu est unique et sans pareil ; qu’il est un, universel ; qu’il n’a point de semblable ; ensuite venaient tous les titres du roi, que Dieu a investi de son sabre pour soutenir son unité contre les idolâtres (les chrétiens), qui disent le contraire. Il continuait ainsi :

« Nous, Abdallah, fils d’Abdel-Aziz, fils d’Abdel-Wahabs, fils de Sihoud. — Nous vous faisons savoir, ô fils de Chahllan (puisse le Dieu seul adorable vous diriger dans le droit chemin !), que, si vous croyez en Dieu, vous devez obéir à son esclave Abdallah, à qui il a délégué son pouvoir, et venir chez nous sans crainte. — Vous serez notre bien-aimé fils ; nous vous pardonnerons le passé, et vous serez traité comme un de nous. — Mais gardez-vous de l’entêtement et de la résistance à notre appel, car celui qui nous écoute est compté au nombre des habitants du paradis.

» Salut.

» Signé El-Manhould-Menalla-Ebn-Sihoud-Abdallah. »

    celle de Mahimen, commandée par Fahed-Ebn-Salche, de 300 tentes. En traversant l’Euphrate devant Haiff, nous fîmes également alliance avec Alayan-Ebn-Nadjed, chef de la tribu Bonarba, composée de 500 tentes.