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scheik Saker, celui à qui il avait, l’année précédente, délégué le commandement au désert de Bassora, et qui avait préparé toutes nos alliances pendant notre voyage en Syrie.

Ils furent bientôt rassurés sur les intentions du prince, qui, se détachant des siens, s’avança, avec quelques cavaliers, jusqu’au milieu de la plaine qui séparait les deux armées. Le drayhy en fit autant ; et les deux chefs se rencontrèrent à moitié chemin, descendirent de cheval, et s’embrassèrent avec les démonstrations de la plus cordiale amitié.

Si je n’avais si souvent décrit l’hospitalité du désert, j’aurais bien des choses à raconter sur la réception que nous fit l’émir Sahid, et les trois jours qui se passèrent en festins ; mais, pour éviter les répétitions, je n’en parlerai pas, et dirai seulement que les Bédouins de Perse, plus pacifiques que ceux d’Arabie, entrèrent facilement dans nos vues, et comprirent à merveille l’importance des résultats commerciaux que nous voulions établir avec l’Inde. — C’était tout ce qu’il était nécessaire de leur apprendre au sujet de notre entreprise. L’émir promit la coopération de toutes les tribus de Perse qui sont sous sa domination, et offrit son influence pour nous concilier celles de l’Inde, qui ont une grande considération pour lui à cause de l’ancienneté de sa race, et de sa réputation personnelle de sagesse et de générosité. Il fit avec nous un traité particulier, conçu en ces termes :

« Au nom du Dieu clément et miséricordieux, moi Sahid, fils de Bader, fils d’Abdallah, fils de Barakat, fils d’Ali, fils de Bokhrani, de bienheureuse mémoire, je déclare avoir donné ma parole sacrée au puissant drayhy Ebn-Chahllan,