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DÉPART DE JAFFA




Même date.


Nous nous embarquons par une mer déjà forte, dont les lames énormes arrivent comme des collines d’écume contre la passe des rochers ; on attend un moment derrière ces rochers que la vague soit passée, et on se lance à force de rames en pleine mer ; les lames reviennent, et vous soulèvent comme un liége sur leur dos ; vous redescendez comme dans un abîme, on ne voit plus ni le vaisseau ni le rivage ; on remonte, on roule encore ; l’écume vous couvre d’un voile de pluie. — Nous arrivons enfin aux flancs du navire, mais ses mouvements sont si forts qu’on n’ose s’approcher, de peur d’être frappé par les vergues qui trempent dans les