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repas nous attendait dans la salle, où des arbres tout entiers flambaient dans le large foyer ; les vins les plus exquis du Liban et de Chypre et une immense quantité de gibier composaient ce festin ; nos Arabes n’étaient pas moins bien traités dans la cour.

Nous parcourûmes le soir les environs du village ; les neiges couvraient encore une partie des champs ; nous vîmes partout les traces d’une riche culture ; le moindre coin de terre végétale entre les rochers avait son cep ou son noyer ; des fontaines innombrables coulaient partout sous nos pieds ; des canaux artificiels en répandaient les eaux dans les terres : ces terres en pente étaient supportées par des terrasses bâties en blocs immenses ; nous apercevions un monastère sous la dent de rocher à notre gauche, et de nombreux villages, très-rapprochés les uns des autres, sur tous les flancs des vallées.




Même date.


Le scheik a envoyé trois Arabes sur la route des Cèdres, pour savoir si les neiges nous permettront d’arriver jusqu’à ces arbres ; les Arabes, de retour, disent que l’accès est impraticable : il y a quatorze pieds de neige dans un vallon étroit qu’il faut traverser pour toucher aux arbres. Voulant