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Ces traditions merveilleuses se conservent avec une foi entière parmi les Arabes ; aucun d’eux ne doute, parce que l’imagination ne doute jamais.




7 avril.


Campé le soir sur le penchant d’une haute montagne, après huit heures de marche dans un pays montueux, nu, stérile et froid. Nous sommes atteints par une caravane moins nombreuse que la nôtre : c’est le cadi de Damas, envoyé tous les ans de Constantinople, qui retourne s’embarquer à Alexandrette. Ses femmes et ses enfants voyagent dans un coffre double, posé sur le dos d’un mulet ; il y a une femme et plusieurs petits enfants dans chaque moitié du coffre ; tout est voilé. Le cadi marche à un quart d’heure derrière ses femmes, accompagné de quelques esclaves à cheval. Cette caravane nous dépasse, et va camper plus loin.

Rude journée de dix heures de marche, par un froid rigoureux et dans des vallées complétement désertes ; marché une heure dans le lit d’un torrent où les grosses pierres roulées des montagnes interceptent à chaque moment le sentier des chevaux ; je monte une heure ou deux mon beau cheval Tedmor, pour reposer Scham. Malgré deux jours de