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-Liban, que je voulais traverser. J’acceptai seulement quelques cavaliers pour me servir de guides et de protection, et je me retirai, accompagné par tous les scheiks, qui nous suivirent à cheval jusqu’à la porte de l’évêque grec. Je donnai l’ordre du départ pour le lendemain, et nous passâmes la soirée à causer avec le vénérable hôte que nous allions quitter. Quelques centaines de piastres, que je lui laissai en aumône pour son troupeau, payèrent l’hospitalité que nous avions reçue de lui. Il voulut bien se charger de faire partir un chameau chargé de quelques fragments de sculpture que je désirais emporter en Europe ; il s’acquitta fidèlement de cette commission, et à mon retour en Syrie je trouvai ces précieux débris arrivés avant moi à Bayruth.




31 mars 1833.


Nous sommes partis de Balbek à quatre heures du matin ; la caravane se compose de notre nombre ordinaire de moukres, d’Arabes, de serviteurs, d’escorte, et de huit cavaliers de Balbek qui marchent, à deux ou trois cents pas, en tête de la caravane : le jour a commencé à poindre au moment où nous franchissions la première colline qui monte vers la chaîne de l’Anti-Liban. Toute cette colline est creusée d’immenses et profondes carrières, d’où sont sortis les prodigieux monuments que nous venions de contempler. Le