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sans accès, sur les écueils les plus inabordables de l’Océan, comme des joyaux de la nature qu’elle ne découvre que rarement à des hommes simples, à des bergers, à des pêcheurs, aux voyageurs, aux poëtes, ou à la pieuse contemplation des solitaires.




14 juillet 1832.


À dix heures, brise de l’ouest qui s’élève ; nous levons l’ancre à trois heures ; nous n’avons bientôt plus que le ciel et les flots pour horizon ; — mer étincelante, — mouvement doux et cadencé du brick, — murmure de la vague aussi régulier que la respiration d’une poitrine humaine. Cette alternation régulière du flot, du vent dans la voile, se retrouve dans tous les mouvements, dans tous les bruits de la nature : est-ce qu’elle ne respirerait pas aussi ? Oui, sans aucun doute, elle respire, elle vit, elle pense, elle souffre et jouit, elle sent, elle adore son divin Auteur. Il n’a pas fait la mort ; la vie est le signe de toutes ses œuvres.