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de Nazareth, est spécialement chargé des soins de la communauté chrétienne de la ville, qui compte sept à huit cents chrétiens catholiques, deux mille Grecs schismatiques, quelques Maronites, et seulement un millier de musulmans. Les Pères nous conduisirent, dans le courant de la journée, aux églises maronites, à la synagogue ancienne où Jésus enfant allait s’instruire comme homme dans la loi qu’il devait purifier un jour, et dans l’atelier où saint Joseph exerçait son humble état de charpentier. Nous remarquons avec surprise et plaisir les marques de déférence et de respect que les habitants de Nazareth, même les Turcs, donnent partout aux Pères de terre sainte. Un évêque, dans les rues d’une ville catholique, ne serait ni plus honoré ni plus affectueusement prévenu que ces religieux ne le sont ici. La persécution est plus loin du prêtre dans les mœurs de l’Orient que dans les mœurs de l’Europe ; et s’il désire le martyre, ce n’est pas ici qu’il doit venir le chercher.




14 octobre 1832.


Parti à quatre heures du matin pour le mont Thabor, lieu désigné de la transfiguration, chose improbable, parce que, à cette époque, le sommet du Thabor était couvert par une citadelle romaine. La position isolée et l’élévation de cette charmante montagne, qui sort comme un bouquet de ver-