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immédiate sur le prince du Liban, dont les intérêts politiques se trouvent aujourd’hui liés avec ceux de Méhémet-Ali.

À la fin de l’année 1823, l’émir Beschir débarqua à Saint-Jean d’Acre pour régler avec Abdalla les dépenses du siége de la place, et fixer la somme à laquelle devait s’élever sa part dans la dette.

À sa rentrée au Liban, il frappa une contribution de 1,000 bourses, car il était dans une position peu aisée, par suite de son exil et des dépenses qu’avait occasionnées son séjour en Égypte. Son peuple aussi était pauvre ; et, ne voulant pas l’indisposer contre lui par un impôt aussi fort, il résolut de le faire payer à son ancien lieutenant général, le scheik Beschir, voulant se venger ainsi des intrigues qu’il avait eues avec son frère Abets pour lui enlever le commandement de la montagne. Le scheik Beschir refusa de payer, et se retira dans le Karan, province du Liban : il revint ensuite à son palais de Moctura, d’où il s’entendit avec le prince Abets pour renverser Beschir ; il parvint même à faire entrer dans la conspiration trois jeunes frères du prince, qui jusque-là étaient restés tranquilles dans leurs provinces.

Cette conspiration aurait pu devenir fatale à l’émir Beschir, sans le secours d’Abdalla-Pacha.

Le scheik Beschir fut poursuivi et arrêté dans les plaines de Damas, avec une escorte de deux cents personnes ; il eût pu facilement se sauver : mais sur l’assurance que lui donna