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qui alors quitta Bet-Chiabi pour aller s’établir à Housbaye, sur l’Anti-Liban. On y trouve encore la souche primitive de cette famille, d’où est sortie la branche qui règne aujourd’hui sur le Liban.

L’émir Beschir, un des descendants d’Abdalla, resta orphelin dans un âge peu avancé. Son père, l’émir Hassem, avait été revêtu de la pelisse de kakem et avait reçu l’anneau de commandement, lorsque son oncle, l’émir Milhem, eut quitté les affaires pour aller finir paisiblement ses jours dans la retraite ; mais l’administration d’Hassem fut inhabile et sans énergie, et Milhem, forcé de reprendre le commandement, dut réparer les fautes de son neveu, et apaiser les troubles que son impéritie avait suscités.

Ainsi que Volney l’a rapporté, le pouvoir passa ensuite et successivement de Mansour à Joussef, l’un père, l’autre fils de Milhem. Lorsque Joussef prit le commandement pour la première fois, l’émir Beschir n’avait que sept ans. Joussef l’attacha à sa personne, et le fit élever avec soin. Quelques années après, ayant reconnu en lui un esprit vif et courageux, il le fit entrer dans les affaires de son gouvernement.

À cette époque, Djezar, pacha d’Acre, qui avait succédé à Dahor, fatiguait depuis longtemps l’émir Joussef par des attaques et des impôts exorbitants. La guerre éclata ; mais Beschir ne put suivre son oncle dans cette expédition : ce ne fut qu’en 1784 qu’il participa à la seconde expédition contre Djezar-Pacha. Le jeune Beschir, alors âgé de vingt-un ans, courut un grand danger dans la ville de Ryde, dont les Druzes s’étaient emparés. Poursuivi par un corps de troupes