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Mésopotamie, et qu’une recommandation de sa main auprès de ces tribus pourrait m’être d’une extrême utilité pour mes courses futures, je pris le parti de lui envoyer un Arabe porteur de cette lettre :


« Milady,

« Voyageur comme vous, étranger comme vous dans l’Orient, n’y venant chercher comme vous que le spectacle de sa nature, de ses ruines et des œuvres de Dieu, je viens d’arriver en Syrie avec ma famille. Je compterais au nombre des jours les plus intéressants de mon voyage celui où j’aurais connu une femme qui est elle-même une des merveilles de cet Orient que je viens visiter.

« Si vous voulez bien me recevoir, faites-moi dire le jour qui vous conviendra, et faites-moi savoir si je dois aller seul, ou si je puis vous mener quelques-uns des amis qui m’accompagnent, et qui n’attacheraient pas moins de prix que moi-même à l’honneur de vous être présentés.

« Que cette demande, Milady, ne contraigne en rien votre politesse à m’accorder ce qui répugnerait à vos habitudes de retraite absolue. Je comprends trop bien moi-même le prix de la liberté et le charme de la solitude, pour ne pas comprendre votre refus et pour ne pas le respecter.

« Agréez, etc. »


Je n’attendis pas longtemps la réponse : le 30, à trois heures de l’après-midi, l’écuyer de lady Stanhope, qui est en même temps son médecin, arriva chez moi avec l’ordre