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mais, grâce à l’obligeance de M. Jorelle et aux bontés du gouverneur égyptien de Bayruth, on m’en a accordé plusieurs. J’en laisserai à la maison pour le service de ma femme et de Julia, et pour leur sécurité quand elles auront à sortir ; et j’emmène le plus jeune, le plus intelligent et le plus brave, pour marcher à la tête de notre détachement. Ces hommes sont doux, serviables, attentifs, et n’exigent presque rien que de belles armes, de beaux chevaux et de beaux costumes ; ils vivent, comme tous mes autres Arabes, de galettes de farine d’orge, et de fruits ; ils couchent en plein air, sous les mûriers des jardins, ou dans une tente que j’ai fait dresser auprès du lieu où sont les chevaux.

Le consul de Sardaigne, M. Bianco, que nous voyons tous les jours comme un ami de plusieurs années, nous facilite tous ces arrangements intérieurs, qui feront ma sécurité pour ma femme et mon enfant pendant mon absence, et qui contribueront aussi à notre propre sécurité en route. J’achète des tentes, et il me prête la plus belle des siennes.




22 septembre 1832.


Les chaleurs étouffantes de septembre retardent de quelque temps notre départ. Nous passons les journées à rendre et à recevoir les visites de tous nos voisins, Grecs,