Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 6.djvu/199

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et les suivantes tressèrent de nouveau les cheveux humides de leurs maîtresses, renouèrent les colliers et les bracelets, passèrent les robes de soie et les vestes de velours, étendirent des coussins sur des nattes dans les salles dont on avait essuyé le plancher, et tirèrent, des paniers et des enveloppes de soie, les provisions apportées pour la collation : c’étaient des pâtisseries et des confitures de toute espèce, dans lesquelles les Turcs et les Arabes excellent ; des sorbets, des fleurs d’orange, et toutes ces boissons glacées dont les Orientaux font usage à tous les moments du jour. Les pipes et les narguilés furent apportés aussi pour les femmes plus âgées ; un nuage de fumée odorante remplit et obscurcit l’atmosphère ; le café, servi dans de petites tasses renfermées elles-mêmes dans de petits vases à jour en fil d’or et d’argent, ne cessa de circuler, et les conversations s’animèrent ; puis vinrent les danseuses, qui exécutèrent, aux sons de cette même musique, les danses égyptiennes et les évolutions monotones de l’Arabie. La journée tout entière se passa ainsi, et ce ne fut qu’à la tombée de la nuit que ce cortége de femmes reconduisit la jeune fiancée chez sa mère. Cette cérémonie du bain a lieu ordinairement quelques jours avant le mariage.