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d’or ou d’argent ; une robe brochée en or, ouverte sur le devant et nouée sous le sein, qu’elle laisse à découvert ; les manches sont serrées au-dessous de l’aisselle, et ouvertes ensuite depuis le coude jusqu’au poignet ; elles laissent passer une chemise de gaze de soie, qui couvre la poitrine. Elles portent par-dessus cette robe une veste de velours de couleur éclatante, doublée d’hermine ou de martre, et brodée en or sur toutes les coutures ; manches également ouvertes. Les cheveux sont partagés au-dessus de la tête ; une partie retombe sur le cou, le reste est tressé en nattes et descend jusqu’aux pieds, allongé par des tresses de soie noire qui imitent les cheveux. De petites torsades d’or ou d’argent pendent à l’extrémité de ces tresses, et par leur poids les font flotter le long de la taille ; la tête des femmes est en outre semée de petites chaînes de perles, de sequins d’or enfilés, de fleurs naturelles, le tout mêlé et répandu avec une incroyable profusion. C’est comme si on avait versé pêle-mêle un écrin sur ces chevelures toutes brillantées, toutes parfumées de bijoux et de fleurs. Ce luxe barbare est de l’effet le plus pittoresque sur les jeunes figures de quinze à vingt ans ; au sommet de la tête quelques femmes portent encore une calotte d’or ciselé, en forme de coupe renversée ; du milieu de cette calotte sort un gland d’or qui porte une houppe de perles, et qui flotte sur le derrière de la tête.

Les jambes sont nues, et les pieds ont pour chaussures des pantoufles de maroquin jaune que les femmes traînent en marchant.

Les bras sont couverts de bracelets d’or, d’argent, de