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l’ouvrage pour nous faire des portes et des fenêtres ; et ce soir nous irons coucher déjà dans notre nouvelle habitation.




8 septembre 1832.


Rien de plus délicieux que notre réveil après la première nuit passée dans notre maison. Nous avons fait apporter le déjeuner sur la plus large de nos terrasses, et nous avons reconnu de l’œil tous les environs.

La maison est à dix minutes de la ville. On y arrive par des sentiers ombragés d’immenses aloès qui laissent pendre leurs figues épineuses sur la tête des passants. On longe quelques arches antiques et une immense tour carrée, bâtie par l’émir des Druzes, Fakardin ; tour qui sert aujourd’hui d’observatoire à quelques sentinelles de l’armée d’Ibrahim-Pacha, qui observent de là toute la campagne. On se glisse ensuite entre les troncs de mûriers, et on arrive à un groupe de maisons basses cachées dans les arbres, et flanquées d’un bois de citronniers et d’orangers. Ces maisons sont irrégulières, et celle du milieu s’élève comme une tour carrée, et pyramide gracieusement sur les autres. Les toits de toutes ces maisonnettes communiquent au moyen de quelques de-