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tends les rumeurs qui s’en élèvent, les coups de marteau des tireurs de pierre dans les carrières de marbre du mont Pentélique, le roulement des blocs qui tombent le long des pentes de ses précipices, et toutes ces rumeurs qui remplissent de vie et de bruit les abords d’une grande capitale. — Du côté de la ville, je vois monter par la voie Sacrée, taillée dans le flanc même de l’Acropolis, la population religieuse d’Athènes, qui vient implorer Minerve et faire fumer l’encens de toutes ces divinités domestiques à la place même où je suis assis maintenant, et où je respire la poussière seule de ces temples.

Rebâtissons le Parthénon : cela est facile, il n’a perdu que sa frise et ses compartiments intérieurs. Les murs extérieurs ciselés par Phidias, les colonnes ou les débris des colonnes y sont encore. Le Parthénon était entièrement construit de marbre blanc, dit marbre pentélique, du nom de la montagne voisine d’où on le tirait. Il consistait en un carré long, entouré d’un péristyle de quarante-six colonnes d’ordre dorique. — Chaque colonne a six pieds de diamètre à sa base, et trente-quatre pieds d’élévation. — Les colonnes reposent sur le pavé même du temple, et n’ont point de base. À chaque extrémité du temple existe ou existait un portique de six colonnes. La dimension totale de l’édifice était de deux cent vingt-huit pieds de long sur cent deux pieds de large ; sa hauteur était de soixante-six pieds. Il ne présentait à l’œil que la majestueuse simplicité de ses lignes architecturales. — C’était une seule pensée de pierre, une et intelligible d’un regard, comme la pensée antique. — Il fallait s’approcher pour contempler la richesse des matériaux, et l’inimitable perfection des ornements et des détails.