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FIOR D’ALIZA.

sère. Elle travaillait honnêtement de son état pour elle et pour lui, et pour lui encore plus que pour elle. On la voyait sur sa porte tous les matins et tous les soirs, quand la bande des galériens allait à l’ouvrage ou en revenait, soit pour balayer les rues et les égouts de la ville, soit pour curer les immondices de la mer dans la darse, prendre la main enchaînée du vieillard, la baiser, et lui apporter tantôt une chose, tantôt une autre : pain blanc, cocomero, tabac, rosolio, ceci, cela, toutes les douceurs enfin qu’elle pouvait se procurer pour adoucir la vie de ce pauvre homme.

CLXXXIV

— Celui qui est là dit-il plus bas en indiquant de l’œil le beau jeune forçat tout triste contre ses barreaux, celui qui est là et qui était, comme je le l’ai dit, accouplé par le bras au vieux galérien, avait ainsi tous les jours l’occasion de voir la fille de son compagnon de galère et d’admirer, sans rien dire, sa beauté et sa bonté. Elle, de son côté, sachant que le jeune était plein d’égards et d’obéissance pour le vieux, soit en portant le plus qu’il pouvait le poids de la chaîne commune, soit en faisant double tâche pour diminuer la fatigue du vieillard affaibli par les années, avait conçu involontairement une vive reconnaissance pour le jeune galérien ; elle le regardait, et cause des soins pour