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CHAPITRE V.

pendue à la boutonnière de sa veste de cuir, et il appela d’une voix forte un tout petit garçon qui allait et venait dans une grande cuisine, à côté du guichet.

— Allons, piccinino ! lui dit-il, c’est l’heure du déjeuner des prisonniers, prends ta corbeille et apporte-leur, derrière moi, leur provende !

CLXXVI

Le piccinino, dont la provende était déjà toute prête dans un immense canestre de joncs plein de morceaux de pain tout coupés, de prescuito et de caccia-cavallo (jambon et fromage à l’usage du peuple), et portant, de l’autre main, une cruche d’eau plus grande que lui, sortit de la cuisine et marcha, derrière le bargello et moi, vers la porte ferrée de la cours des prisonniers. On y arrivait de la maison du bargello par un large couloir souterrain, où les pas résonnaient comme un tonnerre sous nos bois de sapins.