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FIOR D’ALIZA.

saluant poliment, et si vous voulez marier votre fille dans un an ou deux, nous la retenons pour mon fils, que voilà, et qui en est déjà aussi fou que s’il la connaissait depuis sept ans, comme Jacob. (C’était le chef des sbires de Lucques.)

— Ah ! que non, seigneur capitaine des sbires, lui répondis-je en riant, ma fille est verte, elle n’est pas mûre de longtemps pour un mari ; de plus, elle n’est pas faite pour un capitaine des sbires de la ville qui mépriserait notre humble famille, et puis elle est déjà fiancée en esprit avec son cousin, le fils de l’aveugle que voilà Les deux enfants s’accordent bien ; il ne faut pas séparer deux agneaux qui ont été attachés par le bon Dieu à la même crèche.

Le capitaine fit un signe de l’œil à ses compagnons, et se retourna deux ou trois fois, en me disant adieu avec un air de dire au revoir.

Voilà tout ce qui fut dit ce jour-là.

LXXIV

Je n’y pensais plus deux jours après, et je n’en parlais déjà plus à la maison, quand le jeune capitaine des sbires redescendit avec ses amis de l’ermitage.

Cette fois, Fior d’Aliza, c’était un dimanche, revenait