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FIOR D’ALIZA.

— Ah ! Dieu ! s’écria-t-il, c’est tout comme sa mère à son âge, quand je la vis pour la première fois à ta noce avec mon frère, trois ans avant de la demander à votre mère. Et ses pieds ?

— Ah ! il faut les voir quand elle les essuie tous mouillés sur l’herbe, après avoir lavé les agneaux dans le bassin de la ravine : on dirait les pieds de cire de l’enfant Jésus, avec ses petits doigts, sur la paille de l’étable de Bethléem, que tu voyais, quand tu avais les yeux, dans la crèche de Noël, au couvent des Camaldules.

— C’est encore comme sa mère, redisait-il en admirant et en pleurant, et cela continuait comme cela tous les sous des dimanches.

LXIX

— Ah ! c’étaient de bons moments, monsieur, et puis je lui répondais ensuite sur tout ce qu’il me demandait de mon pauvre et beau Hyeronimo, le vrai portrait en force de sa cousine en grâce : comme quoi sa taille dépassait de la main la tête de la jeune fille, comme quoi ses cheveux moins bouclés étaient noirs comme les ailes de nos corneilles sur la première neige ; comme quoi son front était plus large et plus haut, ses joues plus pâles et plus bronzées par le soleil ; ses yeux aussi fendus, mais plus pensifs sous ses sourcils ; sa bouche plus grave, quoique aussi douce ; son