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paraison avec tout ce que le ciel offre de plus beau et de plus riche. Sa figure est parfaitement sphérique, et son étendue est d’un quart de degré carré. Les étoiles y sont vraiment innombrables ; elles sont plus serrées à mesure qu’elles se rapprochent du centre. On peut s’en figurer la petitesse, puisque leur lumière totale équivaut, à l’œil nu, à celle d’une étoile de la 4e ou 5e grandeur. Il diffère de tous les amas globulaires connus par un trou noir qui en occupe le centre et qui est traversé par un pont d’étoiles ; ainsi partagé, l’espace noir offre un aspect tout à fait singulier.

» Le groupe globulaire de Lacaille, 47 du Toucan, est aussi fort remarquable. Situé dans une partie très-sombre du ciel, il est tout à fait isolé, quoique peu distant du petit nuage : les étoiles, de la 4e grandeur, très-nombreuses et très-serrées, y forment quatre étages ; le centre est marqué par une lueur rose qui contraste heureusement avec la lumière blanche qui l’entoure. Beaucoup d’autres amas globulaires sont d’une grande beauté. L’un d’eux offre des étoiles de deux grandeurs, dont toutes les plus grandes sont rouges. Un autre, dont l’aspect est fort beau, se compose d’étoiles de la 11e à la 15e grandeur, réunies en enveloppes creuses ; on peut soupçonner que ces étoiles jouissent d’un mouvement propre. Quelques groupes se détachent sur le fond brillant de la Voie lactée ; leur centre a un éclat très-vif. D’autres, très-éloignées, présentent une surface bigarrée. Dans certains amas on peut à grand’peine apercevoir les étoiles ; la petitesse en est telle, qu’elles ne sont, pour ainsi dire, que de la poussière d’étoiles. Sir John Herschel pense que, dans ce genre de nébuleuses, il y a connexité entre la forme elliptique et la difficulté d’en discerner les étoiles : en effet, à peine a-t-il trouvé un amas elliptique dont les étoiles aient été isolées par son télescope réflecteur de vingt pieds, tandis que des amas globulaires, en grand nombre, se sont laissé facilement résoudre. La grande nébuleuse d’Andromède et la première de la cinquième classe de sir William Herschel, découverte par miss Caroline Herschel, ont jusqu’ici résisté à tous les instruments qu’on a dirigés sur elles. Le grand télescope de lord Ross, quoiqu’on le dise excellent, fournit seulement le moyen de pénétrer un peu plus avant dans l’espace ; la nébuleuse d’Orion et une multitude d’autres échappent à sa puissance.

» Les groupes ou plutôt les masses d’étoiles réunies en agglomérations pressées, sans forme régulière dans leur contour, sans ordre dans leur rapprochement, sont vraiment innombrables.