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notes.

complit son cours entre Pallas et Mercure. Il faut donc que la densité du fluide éthéré augmente à l’approche du Soleil. Avec le temps, l’affluence attractive de Jupiter, puissante cause de tant de perturbations, modifiera les orbites de ces comètes.

» En 1846, la comète de Biéla se montra double, au grand étonnement des observateurs. Quelle a pu être la cause de cette division ? C’est un mystère qu’on n’a pas su pénétrer. Quoi qu’il en soit, les astres jumeaux ont cheminé de conserve, leurs queues dirigées parallèlement, et leurs têtes réunies par un arc lumineux. Leurs noyaux étaient séparés par un intervalle un peu moindre que les deux tiers du rayon de l’orbite lunaire, environ soixante-trois mille cinq cents lieues. La nouvelle tête parut sombre d’abord ; mais elle grandit tellement en diamètre et en éclat, qu’elle égala bientôt la tête primitive, et la surpassa même d’un tiers par sa lumière. En outre, elle laissa voir près de son centre un point lumineux, brillant comme un diamant, et dont l’éclat semblait redoubler de temps en temps ; cependant elle redevint sombre peu à peu. On s’assura que la durée de sa période surpassait celle de sa compagne d’un peu plus de huit jours. Ceci indique qu’elles se sépareront tout à fait.

» En novembre 1843, M. Faye découvrit une comète dont la période est d’environ huit ans. On la prit pour celle que Lexell avait vue en 1770, à laquelle il avait calculé une période de cinq ans et demi ; mais M. Le Verrier a montré qu’il n’en était rien. De tous les corps compris dans le système solaire, la comète de Lexell est celui qui a éprouvé le plus de dérangement dans sa marche par l’action perturbatrice de Jupiter ; aussi la forme de son orbite a été changée plusieurs fois. Avant 1770, on ne voyait pas cette comète ; l’attraction de Jupiter la rendit visible ; mais cette même attraction, agissant plus tard en sens contraire, a de nouveau changé la forme de son orbite, de telle sorte qu’elle n’est plus revenue dans notre système. On ne peut donc pas la faire entrer dans la liste des comètes à courtes périodes.

» M. Brorsen, de Kiel, a découvert, le 26 février 1846, une comète dont la période est d’un peu plus de cinq ans et demi, et qui a probablement éprouvé autant de dérangement que celle de Lexell. Le 20 mai de la même année, elle s’approcha de Jupiter presque aussi près que son satellite. À ce degré de rapprochement, l’attraction de Jupiter a été dix fois plus grande que celle du Soleil ; en conséquence, l’orbite de la comète aura dû éprouver un changement considérable.

» Une autre comète périodique, trouvée à Rome par le père