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éléments calculés, que maintenant on sait être entachés de quelque erreur, aient pu rendre compte des perturbations d’Uranus avec un si grand accord pendant cent cinquante ans, et fournir le lieu de la planète au moment même où on la cherchait. On sait actuellement que la durée de sa révolution est de cent soixante-six ans, et que sa distance moyenne est de trente rayons de l’orbite terrestre, au lieu de trente-huit. Ainsi, la loi de Bode, sur laquelle M. Le Verrier et M. Adams se sont appuyés, se trouve en défaut à l’égard de Neptune.

» Le diamètre de la planète nouvellement découverte est de 43,000 milles (17,300 lieues). Son volume est donc environ cent cinquante fois celui de la Terre, et elle peut être vue avec un télescope d’une force médiocre. Son mouvement est à présent rétrograde ; sa vitesse moyenne, de 12,000 milles par heure, est six fois moindre que celle de la Terre. Située aux limites connues de notre système, éloignée du Soleil de 3,000 millions de milles (un milliard 207,000 lieues), elle ne peut recevoir que partie de la lumière et de la chaleur que cet astre nous envoie. Ce défaut de lumière peut être jusqu’à un certain point compensé par ses satellites ; car on en a découvert deux. Elle est de plus pourvue, de même que Saturne, d’un anneau dont le diamètre est au sien comme trois est à deux, et, par conséquent, de 64,500 milles (25,950 lieues). On n’en connaît pas la largeur.

» La marche des comètes prouve que la force attractive du Soleil s’étend au moins vingt fois plus loin que l’orbite de Neptune. Il peut donc y avoir plusieurs planètes encore plus éloignées que celle-ci. Elles seraient peut-être décelées par les perturbations qu’elles exerceraient les unes sur les autres. Si elles sont grandes, et si les distances suivent jusqu’à un certain point la loi de Bode, il serait possible de les apercevoir avec des télescopes. Les bornes de notre système pourraient donc se reculer encore de plusieurs millions de milles…

» Le nombre des planètes connues est maintenant de seize ; elles circulent autour du Soleil dans l’ordre suivant : Mercure, Vénus, la Terre, Mars, Flore, Iris, Vesta, Hébé, Astrée, Junon, Cérès, Pallas, Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune. Il y a lieu de penser qu’on pourra découvrir des planètes au delà de Neptune, et rencontrer d’autres fragments entre Mars et Jupiter. S’il est présumable que les huit astéroïdes sont autant de débris d’une grande planète, il est possible aussi que cet événement n’ait pas été le seul. Les myriades de météores que la Terre rencontre chaque année (le 12 août et le 14 novembre), météores qui s’en-