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jocelyn.
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Et, pour consacrer l’héritage
Du champ labouré par leurs mains,
Les bornes firent le partage
De la terre entre les humains ;
Et l’homme, à tous les droits propice,
Trouva dans son cœur la justice,
En grava le code en tout lieu ;
Et, pour consacrer ses lois même,
S’élevant à la loi suprême,
Chercha le juge et trouva Dieu !


Et la famille, enracinée
Sur le coteau qu’elle a planté,
Refleurit d’année en année,
Collective immortalité ;
Et sous sa tutelle chérie
Naquit l’amour de la patrie,
Gland de peuple au soleil germé,
Semence de force et de gloire,
Qui n’est que la sainte mémoire
Du champ par ses pères semé !


Et les temples de l’Invisible
Sortirent des flancs du rocher,
Et par une échelle insensible
L’homme de Dieu put s’approcher ;
Et les prières qui soupirent,
Et les vertus qu’elles inspirent,
Coulèrent du cœur des mortels.
Dieu dans l’homme admira sa gloire,
Et pour en garder la mémoire
Reçut l’épi sur ses autels.