Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 4.djvu/350

Cette page a été validée par deux contributeurs.
349
huitième époque.

Contemplaient la ruine avec un œil d’horreur,
Ne comprenaient pas l’œuvre, et maudissaient du cœur
Cette race stupide acharnée à sa perte,
Qui détruit jusqu’au ciel l’ombre qui l’a couverte.
Or, pendant qu’en leur nuit les brutes des forêts
Avaient pitié de l’homme et séchaient de regrets,
L’homme, continuant son ravage sublime,
Avait jeté les troncs en arches sur l’abîme ;
Sur l’arbre de ses bords gisant et renversé,
Le fleuve était partout couvert et traversé ;
Et, poursuivant en paix son éternel voyage,
La caravane avait conquis l’autre rivage.


C’est ainsi que le temps, par Dieu même conduit,
Passe pour avancer sur ce qu’il a détruit.
Esprit saint, conduis-les, comme un autre Moïse,
Par des chemins de paix à la terre promise !!!…