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jocelyn.

Mouillant de pleurs mes draps qu’entre mes dents je froisse,
En sanglots étouffés comprimant mon angoisse ;
Puis, quand du coup au cœur tout le sang a coulé,
Relevant vers la croix un regard consolé,
Ouvrant mes deux volets pour respirer à l’aise
Les brises de la nuit dont la fraîcheur m’apaise,
Le front pâle et terni d’une moite sueur,
Dans mes veilles sans fin je ressemble, ô ma sœur,
À ce Faust enivré des philtres de l’école,
De la science humaine éblouissant symbole,
Quand dans sa sombre tour, parmi ses instruments,
On l’entendait causer avec les éléments,
Et qu’au lever du jour, dans son laboratoire,
On ne retrouvait plus qu’un peu de cendre noire.
Hélas ! si ce n’était la grâce du Seigneur,
Que retrouverait-on le matin dans mon cœur ?
Oui, c’est Faust, ô ma sœur, mais dans ces nuits étranges,
Au lieu d’esprits impurs, consolé par les anges !
Oui, c’est Faust, ô ma sœur, mais Faust avec un Dieu.
Que de choses encor ! La cloche sonne, adieu.

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(Un grand nombre de pages manquaient ici au manuscrit.)