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quatrième époque.

Il se déroule, il plane, il courbe
Du mont au ciel sa vaste courbe,
Et sa tête à ses pieds répond.
Dieu ! quelle arche de monde à monde !
Quel océan avec son onde
Comblerait ce céleste pont ?…


Est-ce un pont pour passer tes anges,
Ô toi qui permets à nos yeux
De voir ces merveilles étranges ?
Est-ce un pont qui mène à tes cieux ?
Ah ! si je pouvais, ô Laurence,
Monter où cette arche commence,
Gravir ces degrés éclatants ;
Et, pour qu’un ange m’y soutienne,
L’œil au ciel, ma main dans la tienne,
Passer sur la mort et le temps !

laurence.

Vois dans son nid la muette femelle
Du rossignol qui couve ses douze œufs :
Comme l’amour lui fait enfler son aile,
Pour que le froid ne tombe pas sur eux !


Son cou, que dresse un peu d’inquiétude,
Surmonte seul la conque où dort son fruit,
Et son bel œil, éteint de lassitude,
Clos du sommeil, se rouvre au moindre bruit.