Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 4.djvu/200

Cette page a été validée par deux contributeurs.
199
quatrième époque.

laurence.

D’où venez-vous, ô vous, brises nouvelles,
Pleines de vie et de parfums si doux,
Qui de ces monts palpitants comme nous
Faites jaillir, au seul vent de vos ailes,
Feuilles et fleurs comme des étincelles ?
Ces ailes d’or, où les embaumez-vous ?


Est-il des monts, des vallons et des plaines,
Où vous baignez dans ces parfums flottants,
Où tous les mois sont de nouveaux printemps,
Où tous les vents ont ces tièdes haleines,
Où de nectar les fleurs sont toujours pleines,
Toujours les cœurs d’extase palpitants ?


Ah ! s’il en est, doux souffles de l’aurore,
Emportez-nous avec l’encens des fleurs,
Emportez-nous où les âmes sont sœurs !
Nous prierons mieux le Dieu que l’astre adore ;
Car l’âme aussi veut le ciel pour éclore,
Et la prière est le parfum des cœurs !