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troisième époque.

Et souvent dans le lac, miroir de notre nuit,
Nous voyons se lever l’étoile de minuit :
Alors nous nous mettons à genoux sur la pierre,
Vers la fenêtre où flotte un reste de lumière,
D’où Laurence, inclinant son front grave et pieux,
Sur la croix du tombeau jette souvent les yeux ;
Et quand, après avoir béni cette journée
Que nous rendons à Dieu comme il nous l’a donnée,
Après avoir prié pour que d’autres soleils
Nous ramènent demain, toujours, des jours pareils ;
Après avoir offert nos vœux pour ceux qui vivent,
Au souvenir des morts nos prières arrivent.
Laurence, en répondant aux versets, bien des fois
A, malgré ses efforts, des larmes dans la voix,
Et de ses pleurs de fils, non encore épuisées,
Ses mains jointes après sont souvent arrosées.


Ainsi finit le jour, et puis chacun en paix
Va s’endormir couché sur son feuillage épais,
Jusqu’à ce que la voix du premier qui s’éveille
Vienne avec l’alouette enchanter son oreille.