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ACTE II, SCÈNE II

Étaler sur mon dos, tout saignant de blessures,
Du fouet et du bâton les antiques morsures,
Et pour n’insinuer sous ce costume abject
Inventer un récit conforme à mon aspect !
Ne rougis pas pour moi de la supercherie :
Tout rôle est glorieux à qui sert la patrie !
Ne me crois pas flétri de montrer au dehors
Le sceau de l’esclavage imprimé sur mon corps.
Je bénis, mon enfant, ces témoins d’infamie,
S’ils servent à tromper une race ennemie.
Oui, par tous ces tourments, à l’esclave infligés,
La liberté sera payée et nous vengés !
Parmi ces malheureux que la vermine souille,
Emprunte à l’un d’entre eux sa plus vile dépouille :
Hâtons-nous ; car bientôt le jour va se lever :
Il ne doit pas, ma fille, en ces lieux nous trouver

Il l’embrasse sur le front et ils sortent.

fin du deuxième acte.