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ACTE II, SCÈNE II

Proscrivait l’injustice après l’avoir vengée ;
Que les blancs, de la mort sauvés par leur vainqueur,
Reconnaissaient un maître aux vertus de ton cœur ;
Qu’ils cultivaient en paix le commun héritage
Dont tu n’avais voulu que le juste partage ;
Que tu rendais le Christ à ses autels fumants,
Et je bénissais Dieu dans ces grands changements !
Quand du sommet du cap qui divise la plage,
De voiles sur la mer j’aperçus le nuage,
Je pressentis ton trouble, et par Dieu seul cité,
J’apporte son esprit et ta perplexité.


SCÈNE CINQUIÈME


LES MÊMES, UN MATELOT mulâtre, PÉTION.
toussaint, au matelot.

Eh bien ?

pétion.

Eh bien ?Mon général, cet homme est le pilote
Que votre ordre envoya reconnaître la flotte.
Sans être découvert il a revu le port.

toussaint.

En termes clairs et brefs qu’il fasse son rapport.

Au matelot.

Parle !

le matelot.

Parle !Le vent soufflait et la mer était haute ;
Nous cinglâmes à l’est sous l’ombre de la côte.

toussaint.

Que m’importent les vents et la mer ! Les vaisseaux ?
Combien ?