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ACTE II, SCÈNE II

Sur le port, à mon frère, il faut que je l’envoie !
Mais comment ? Qu’elle parle ou qu’ensemble on nous voie,
C’est ma perte !… Quelqu’un ?…

Le moine traverse le compartiment éclairé sous le pilier
de droite.

C’est ma perte !… Quelqu’un ?…Un moine dans ces lieux !…
Quel espoir ! s’il daignait soustraire à tous les yeux
Cette enfant que j’arrache à ce séjour de honte
Et dont nul à sa croix ne demandera compte.


SCÈNE SEPTIÈME


Les précédents, LE PÈRE ANTOINE.
salvador.

Ô ministre sacré des charités de Dieu,
Approchez !… un bienfait vous attend en ce lieu !
Osez-vous m’assister dans un pieux mystère,
Prêter à ma pitié votre saint ministère ?

le moine, épiant de l’œil Adrienne.

J’ose tout pour ravir une proie aux méchants.

salvador.

Emportez cette enfant seul à travers les champs ;
Le grand air lui rendra sa force qui sommeille,
Trompez les yeux du camp et la garde qui veille ;
Descendez vers le port, demandez Serbelli,
Mon frère… portez-lui ce dépôt et ce pli !

Il écrit deux mots sur des tablettes.

Un vaisseau doit partir… on sait… sa fuite est prête !
La bénédiction de Dieu sur votre tête !
Ne m’interrogez pas… vous saurez tout après.

le moine, saisissant Adrienne sous son bras.

Je veux faire le bien, non savoir vos secrets.