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Des sages et des enfants ;
Et l’homme, qu’elle console,
Dans cette seule parole
Se repose deux mille ans !


Et l’esprit, éclairé par tes lois immortelles,
Dans la sphère morale où tu guidas nos yeux
Découvrit tout à coup plus de vertus nouvelles
Que, le jour où d’Herschel le verre audacieux
Porta l’œil étonné dans les célestes routes,
Le regard qui des nuits interroge les voûtes
Ne vit d’astres nouveaux pulluler dans les cieux !





Non, jamais de ces feux qui roulent sur nos têtes,
Jamais de ce Sina qu’embrasaient les tempêtes,
Jamais de cet Horeb, trône de Jéhova,

Aux yeux des siècles n’éclata

Un foyer de clarté plus vive et plus féconde
Que cette vérité qui jaillit sur le monde,

Des collines de Golgotha !


L’astre qu’à ton berceau le mage vit éclore,
L’étoile qui guida les bergers de l’aurore
Vers le Dieu couronné d’indigence et d’affront,
Répandit sur la terre un jour qui luit encore,
Que chaque âge à son tour reçoit, bénit, adore,
Qui dans la nuit des temps jamais ne s’évapore,
Et ne s’éteindra pas quand les cieux s’éteindront !