Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 3.djvu/477

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


NOTE TROISIÈME


(Page 461)


Et le prêtre, élevant la couronne en ses mains,
Parle au nom du seul maître, au maître des humains.


L’inauguration de Pepin, cette solennité qu’on s’est habitué à considérer comme le principe et le fondement du sacre, ne constitue qu’un contrat politique béni par l’Église, suivant un usage dès lors établi dans l’Orient ; et l’onction sainte un rite commun à tous les fidèles, dont les ministres de la religion avaient fait une application plus particulière et plus solennelle à la cérémonie du couronnement, qui n’emportait aucune idée de servitude ou de dépendance temporelle envers l’Église, qui laissait agir dans toute sa plénitude, ou la force du droit de naissance, ou le vœu spontané de la nation.

Nous en trouvons une preuve dans le couronnement de Louis le Débonnaire, qui, sans la participation de l’Église et n’obéissant qu’à l’ordre absolu de Charlemagne, prit la couronne que son père avait fait placer sur l’autel, et se la mit lui-même sur la tête en présence des états. Tum jussit pater ut, propriis manibus coronam quœ erat super altare, elevaret, et capiti suo imponeret (Thegan, Gestes de Louis le Débonnaire) ; sur quoi Fauchet fait cette réflexion : « Est à noter, en cet acte solennel, que Charlemagne,