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Cette terre de feu qui dévorait les rois !
Comme un homme trompé par un funeste rêve,
On s’éveille, on se lève,
On s’élance à ta voix !

« Le voilà ! » Ce seul mot a reconquis la France ;
Tout un peuple animé de zèle et d’espérance
Te porte dans ses bras au palais paternel !
Le soldat, des Germains ne compte plus le nombre,
Et se désarme à l’ombre
De ton trône éternel !

Les villes à tes pieds portent leurs clefs fidèles ;
Les soldats étonnés, ouvrant leurs citadelles,
Comme un salut royal déchargent leur canon !
Ces drapeaux que jamais, aux éclairs de la poudre,
Ne fit baisser la foudre,
S’abaissent à ton nom !

La Liberté superbe, à ta voix assouplie,
Sous un joug volontaire avec amour se plie ;
Tu souris au pardon sur la force appuyé !
Trente ans comme un seul jour s’effacent : ta mémoire
Se souvient de la gloire ;
Le crime est oublié !

Il semble qu’un esprit de grâce et d’harmonie
Aux cœurs de tes sujets ait soufflé ton génie !
Que du royal martyr le vœu soit accompli !
Et que chaque Français, comme une sainte offrande,