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Dix-huit longs mois se passèrent ainsi. Le 9 thermidor ouvrit les prisons ; mon père fut libre. Ma mère alla à Autun chercher ses vieux parents infirmes et les ramena dans leur maison longtemps fermée. Peu de temps après ce retour, mon grand-père et ma grand-mère moururent en paix et pleins de jours dans leur lit. Ils avaient traversé la grande tempête, secoués par elle, mais non renversés. Ils n’y avaient perdu aucun de leurs enfants, et ils pouvaient espérer, en fermant les yeux, que le ciel était épuisé pour longtemps d’orages, et que la vie serait plus douce pour ceux à qui ils la laissaient en quittant la terre.